Hélène Cardy
Maître de
Conférences en Sciences de l'information et de la
communication,
Université Paul Sabatier, Touloouse III.
QUADERNI, "Territoires incertains
et Communication publique", n°34, hiver 1997-1998, pp. 111-127
Le rôle des
techniques de communication dans la construction du
territoire régional
Depuis une quinzaine d'années, les
politiques de communication des collectivités
territoriales s'attachent à asseoir la
légitimité et la cohérence
d'entités spécifiques, de territoires
déterminés. Dans les régions en
particulier, le travail des instances en charge de la
communication est continu. C'est progressivement qu'un
glissement s'est opéré dans les objectifs
qu'elles s'étaient fixé. D'une communication
à visée identitaire à une communication
dite "de proximité", les outils, les budgets et les
enjeux ont été modifiés. Nous allons
nous attacher à retracer les grandes étapes de
cette évolution.
Ajoutons qu'aujourd'hui, une
nouvelle entité émerge : le "pays". Cette
notion initiée par la loi sur l'aménagement et
le développement du territoire (4 février
1995) connaît un large succès. L'apparition de
ces pays va-t-elle perturber le type de communication mis en
place à l'heure actuelle, même s'ils ne doivent
pas se superposer aux échelons préexistants
?
C'est autour de ces constats et de
ces interrogations que va s'articuler notre
réflexion. L'analyse des stratégies mises en
oeuvre dans le cadre de l'instutionnalisation d'un
territoire s'organisera autour de l'émergence du
thème récurrent de la construction identitaire
de la région. Les questions qui vont orienter ce
travail reposent essentiellement sur un socle d'observations
déjà opérées : elles s'appuient
notamment sur l'exemple concret de la région Centre
qui a cherché à affirmer son existence en
faisant (re-)connaître son nom.
L'institutionnalisation de la communication
Au lendemain de l'adoption de la
loi sur la décentralisation de 1982, les rapports
entre les élus locaux et les responsables des
services décentralisés de l'administration se
sont inversés, et un dialogue plus large s'est
établi entre le pouvoir central et les "pouvoirs
périphériques". A différents
égards, le recours à la communication
institutionnelle [1] recueille
alors une certaine légitimité. En effet, en
même temps que l'instance régionale a acquis
des pouvoirs supplémentaires, les interlocuteurs de
l’instance politique décentralisée ont
changé parce que de nouveaux acteurs se sont
insérés dans le paysage décisionnel.
Entre la bureaucratie d’Etat et la population, les
notables deviennent un élément encore plus
important du système politico-administratif. Passant
progressivement d’un réseau notabiliaire
restreint à un réseau plus large de
décideurs locaux (associations, syndicats...), le
système de médiation s'est transformé.
Cette évolution s’appuie sur une contestation
du mode de fonctionnement du système
précédent. Ceci s'explique en particulier par
la mise en avant du rôle de l’information, de la
publication des décisions et de la volonté de
rendre visibles les enjeux. Ces éléments
s’insèrent dans une stratégie de rupture
avec le pouvoir notabiliaire, "qui reposait sur la
capacité de négocier en circuit fermé"
[2].
Bref, et si tant est que cela fut
le cas un jour, les décisions ne se prennent plus de
manière unilatérale. Les processus de
décision s’inscrivent dans des structures
élargies de dialogue, fondées sur la
rationalité politique et la transparence des
décisions. Dans ces conditions, l’instance
politique perd du pouvoir. Pour tenter de retrouver ce
pouvoir qui se délite, la communication est une
solution possible : "Notre champ d’objet (local
et communication) affiche des élus de plus en plus
artificieux ou captieux : "solution" au problème
identifié par certains comme "une crise de la
représentation" et que, nous, nous pensons devoir
référer à une position des élus
homologique à celle de leur analyste (ils subissent
un déficit de repères)" [3].
Il ressort de ce qui
précède que, pour diverses raisons, il existe
une relation étroite entre deux
phénomènes qui ont pris leur essor dans les
années 1980 : décentralisation et
communication. Cette coïncidence entraîne une
modification des règles du jeu politique local, en
accordant une place sans cesse croissante aux professionnels
de la communication : le recours aux techniques de la
publicité, et le développement de nouveaux
outils de communication transforment le paysage local. Ce
qui tend à prouver que la communication politique
obéit aux mêmes lois et exige les mêmes
compétences que celles des entreprises.
Les acteurs locaux,
particulièrement les responsables régionaux,
inscrivent notamment leurs actions dans des logiques
discursives destinées à expliciter leurs
actions par des discours adaptés à des
logiques marchandes, qui les conduisent à
privilégier une cible, un public, par rapport
à une série d'actions données. Ces
logiques conduisent en réalité à
régler les discours sur les actions, ou plus
précisément à faire en sorte que les
discours trouvent des appuis de légitimité
dans les pratiques engagées. En d'autres termes, il
ne s'agit pas uniquement de changer radicalement de
politique de communication, il faut aussi dire qu'on le
fait.
En conséquence de ces
évolutions, la modernisation des relais des pouvoirs
territoriaux est devenue nécessaire. En particulier,
le découpage en régions a été,
dans les années soixante, un moment fondateur dans la
perspective d’une restructuration de la
société et du changement en profondeur des
modes de fonctionnement locaux. La région, à
l’époque, a déjà ses adeptes.
Elle apparaît comme un cadre administratif permettant
de court-circuiter le système notabiliaire
départemental, de faire émerger les acteurs
économiques. Bon nombre d’organismes de
concertation voient alors le jour. D’autres,
déjà existants, voient leurs fonctions
évoluer. La communication est ainsi devenue
l’affaire de spécialistes qui cherchent
à s’en assurer le monopole, ce à quoi
s’ajoutent l’introduction de nouveaux concepts
et l’évolution des modèles classiques
d’interprétation de la vie politique locale.
Dans ce cadre, il semble que les médias et les
politiques de communication participent à un
même mouvement, en réinsérant dans la
société des images qu’elle a
elle-même créées.
L'identité régionale
Dès le début des
années 80, la communication des institutions
décentralisées s'est construite autour d'un
travail sur l'identité territoriale. Avec du recul,
on peut s'interroger sur ce thème de
l’identité, afin de déterminer les
raisons pour lesquelles il a été capté,
accaparé par l’ensemble des
collectivités territoriales. En effet, il n'est pas
une région qui n'ait bâti une de ses campagnes
autour de termes tels que technopôle "carrefour de
l'Europe", accroissement du maillage urbain,
établissement des réseaux de ville,
amélioration de la qualité de vie,
accentuation de l'effort de recherche, inscription dans le
réseau de relations avec les instances de la
Communauté des Quinze,...
Cette attitude a conduit au fait
que l'on est passé de caricatures (qui commencent aux
discours sur les compétences) en caricatures
(finalement toutes les régions sont au centre de
quelque chose). Le résultat est prévisible :
au lieu de renforcer les collectivités
concernées, ces messages se détruisent par
leur similarité. Du fait même de son
étendue et de sa popularité, cette "mode
identitaire" pose elle-même ses propres limites,
puisque le principe de différenciation qui habite le
terme d’identité se retrouve
éliminé. La similarité des discours,
des outils et de la façon dont ils sont
utilisés, les thèmes choisis, constituent
autant d’éléments qui tendent à
"annuler" les discours véhiculés.
D'autant que bien souvent, les
discours portent sur des éléments "qui ne sont
pas particuliers à (une ville ou une région),
(...) mais qui appartiennent à une culture
d'expansion, de compétitivité" [4]. Alors les messages restent uniformes. Par
conséquent, et dans la mesure où la puissance
des technologies de la communication est supposée
doter tout message d'une force de persuasion sans
égale, le message et le support se confondent.
Seulement, le télescopage des messages crée un
phénomène de brouillage [5]. "La communication suppose
différenciation et hiérarchisation des
informations, mais tous les messages tendent à se
valoir et à se détruire mutuellement". Les
discours sont brouillés car ils sont
généralisants, ils ne sont pas au coeur du
discours régional. C'est pourquoi il appartient aux
responsables de s'attacher à ce qui contribue
à creuser l'écart. Plutôt que de
chercher à "paraître", chacune des
régions doit être en mesure, en partant de ce
qui lui est spécifique, de construire des politiques
plus marquantes, pour tenir compte de la concurrence des
régions voisines.
Les acteurs politiques
régionaux sont aussi confrontés à des
logiques de l'image, en tâchant de déterminer
celles qui sont ancrées et celles qui doivent
être véhiculées. Lorsqu'intervient la
notion d'image, ils font appel aux professionnels, et
s'efforcent de trouver des coïncidences entre les
images qui sont ancrées, celles qu'ils veulent
véhiculer, et celles qui reflètent le plus
fidèlement la région qu'ils
représentent. Le souci de l'image apparaît
dès les premières brochures qui sont
censées distiller l'image institutionnelle. Ces
brochures donnent dans l'ensemble l'illusion d'être
elles-mêmes des représentantes de la
région, et en tant que telles sont revêtues des
qualités qui "doivent" - tel est l'objectif -
être attribuées à cette dernière
: elles sont souvent luxueuses, volumineuses,
régulières et diversifiées. Elles
tendent à valoriser la collectivité dans son
ensemble, en jouant sur les éléments les plus
attractifs, ce qui contribue aussi à l'uniformisation
du discours, de leurs actions. Globalement "ce sont les
atouts d'un territoire, d'une population, les facteurs du
dynamisme local et sa capacité à
répondre à des besoins multiples et
évolutifs qui sont mis en exergue" [6].
Ainsi l’identité
régionale est une représentation sociale. Les
luttes à propos de cette identité "ont pour
enjeu le pouvoir d’imposer une vision du monde social
à travers des principes de divisions qui,
lorsqu’ils s’imposent à l’ensemble
d’un groupe, font le sens et le consensus sur le sens,
et en particulier sur l’identité et
l’unité du groupe, qui fait la
réalité de l’unité et de
l’identité du groupe" [7]. Or, les citoyens ne se reconnaissent plus
dans ce qui est proposé. Les symboles forts de la
représentation s’estompent. Il faut les
fédérer autour de nouveaux thèmes.
Pourquoi l’identité
régionale ? Toute utilisation de la notion
d’identité locale suppose en effet une critique
préalable de cette notion. Bien que la
polysémie de cette notion défie toutes les
analyses, l’identité locale n’en est pas
moins l’objet de multiples usages politiques qui ne
peuvent laisser le politologue indifférent. Le flou
qui entoure cette notion la rend en effet
"particulièrement apte à intégrer les
mythes politiques modernes" [8].
Effectivement elle suscite des
engagements et des débats qui, s’ils ne sont
pas opposés radicalement, laissent apparaître
des positions diverses, voire divergentes.
L’identité figure au cœur des
interrogations qui portent sur les causes du malaise actuel
(les fameuses "crises identitaires" et autres "crispations
identitaires") ou sur ses remèdes proposant de
nouveaux repères (les "quêtes identitaires").
"Les régions françaises ne sont pas
restées à l’écart de cet ample
questionnement. L’identité régionale a
été érigée en enjeu du
succès ou de l’échec à venir de
la politique de régionalisation : on
s’interroge de manière récurrente quant
à l’unité, la cohérence, la
cohésion de telle ou telle région"
[9]. Les
exécutifs régionaux, ainsi qu’en
témoignent les campagnes de communication sur
l’image des régions ou les ouvrages
publiés par certains présidents de conseil
régional, se sont très tôt fixé
pour objectif de favoriser l’émergence des
identités régionales.
Le travail incessant sur
l'identité régionale, qui a perduré une
dizaine d’années (on peut approximativement le
situer entre 1982 et 1992) résulte donc notamment de
la compétitivité entre les
collectivités territoriales. Il est de leur
intérêt aujourd’hui d’attirer les
emplois, plus particulièrement ceux tournés
vers les nouvelles technologies et la recherche, et
c’est bien leur volonté que de satisfaire
à cet intérêt. C’est un contexte
de crise généralisée qui a
incité d’un côté les
collectivités locales à se mettre en
scène et à se faire valoir, d’un autre
côté, les acteurs concernés à
s’associer et à renforcer leur
légitimité.
Si la construction d’une
identité devient de manière automatique un
enjeu dans la constitution d’institutions nouvelles,
le problème des régions est autre. Il est de
répondre à la question : comment
construire ou reconstruire une identité sur des
régions "administratives" ? Les régions
préexistantes au découpage de 1960 avaient
leur propre identité - création d’une
décision administrative, les régions
d’avant 1960 n’accordaient pas
d’importance symbolique élevée à
leur identité - ; les régions actuelles,
elles, récupèrent des parcelles identitaires
qu’il s’agit de faire coïncider, ou dont il
faut aplanir les difficultés qu’entraîne
leur juxtaposition en faisant émerger d’autres
éléments porteurs et rassembleurs.
Dans ce cadre, le thème de
la politique symbolique a fait l’objet d’un
large emprunt par les conseils régionaux. Si
l’on peut aisément distinguer par exemple entre
les traditions réelles et les traditions
supposées, force est de constater que l’appel
à ces dernières est tout aussi efficace
à partir du moment où elles sont
"réactivées", comme on essaie de le faire
croire ; en réalité, elles sont tout
simplement inventées à partir
d’éléments propres à la
région. La seule règle du jeu est de faire
dire aux autorités compétentes qu’il
s’agit effectivement de traditions anciennes
reconstituées, qu’elles sont significatives et
productrices de l’identité
régionale.
Il apparaît tout de
même dans une certaine mesure que les discours sur
l'identité régionale produisent des effets
tangibles. Cependant, les pratiques sociales
localisées qui en découlent ne correspondent
pas nécessairement à ce que l'on pourrait en
attendre. C'est que l'ensemble des discours produits sur
l'identité est destiné à servir de
point de reconnaissance à des comportements
privés, voire à des codes d'interdiction.
Alors que les pratiques, elles, tiennent par nature compte
du contexte, et ne vont pas forcément dans le sens de
reconnaissance impulsé par les décideurs et
les responsables régionaux.
L'identification des groupes
sociaux à la région qui abrite leurs pratiques
quotidiennes, c'est-à-dire la reconnaissance d'une
qualité d'appartenance réciproque à un
même sous-ensemble géographique, ne se donne
pas pour mission de participer à la promotion d'un
pouvoir politique. Il s'agit simplement de former un groupe
suffisamment important pour être en mesure de faire
face à d'autres groupes, régionaux ou non, et
de pouvoir négocier auprès des institutions
locales, voire des instances nationales ou
européennes, des avantages qui ne relèvent pas
seulement d'un intérêt des professionnels et
des élus locaux.
En fait, les responsables
chargés de promouvoir les régions souffrent
d'un handicap territorial. Pour les adversaires des
régions comme pour certains de leurs partisans, le
caractère artificiel du découpage
réalisé par l'Etat reconstructeur des
années cinquante est producteur d'un "déficit
identitaire" qui compromet leur avenir. C'est pourquoi la
question de la définition territoriale des
régions et de leur dénomination constitue le
point central de la discussion de ce modèle
identitaire.
L'attention portée au
thème de l'identité finit par être
considérée comme indispensable, et son
caractère inéluctable ne fait plus aucun
doute. Cependant, malgré tous les discours qui se
chevauchent ou se contredisent, une question reste en
suspens, et faire l'impasse là-dessus reviendrait
à se satisfaire des discours officiels sans prendre
en compte les résultats des sondages : le
thème de l'identité régionale ne
serait-il pas un prétexte commode pour les
élus et les communicateurs ? Ne constituerait-il pas
un moyen de crédibiliser leurs actions et leurs modes
de communication ? Ne serait-ce pas qu'un
"cache-misère", qui ne contribuerait qu'à
masquer des problèmes plus urgents et sans doute plus
difficiles à résoudre (citons le chômage
à titre d'exemple) ?
La réflexion sur la
pertinence de l’espace public et du "local"
permettrait d’éclaircir des actions
engagées par les conseils régionaux et leur
utilisation dans l’espace public pour la construction
de l’identité. Les conseils régionaux
prétendent ressentir un "besoin
d’identité" que auquel ils s’attachent
à répondre. Toutefois, si l’on
prête attention aux origines de la revendication
identitaire, on est en droit de se demander si le discours
selon lequel il devient indispensable de "remédier
à la perte des repères traditionnels", de
recréer un "sentiment d’appartenance"
n’est pas le fait des seuls élus locaux. Mais
en réalité, la question, si elle n’est
pas illégitime, ne recouvre qu’une partie du
problème, parce que le thème de
l’identité régionale pose non pas la
question de la construction sociale du sujet individuel,
mais celle de la construction sociale d’une
communauté - si tant est que la région en soit
une.
Une
communication de proximité
Si une évolution est
perceptible en ce qui concerne les moyens, et les outils, il
est évident que la présence des élus
régionaux, en particulier du président du
conseil régional, n'a pas réellement
diminué. Dans les magazines attachés à
la région et réalisés par le conseil
régional notamment, la présence de cette
personnalité reste forte. La différenciation
territoriale passe aussi par la valorisation du rôle
identitaire des supports. Qu'il s'agisse de revivifier les
traits locaux, de créer des
spécificités, d'utiliser des thèmes
"porteurs" à une période donnée, ou de
toute autre recherche, les thèmes unificateurs
trouvent leur point d'ancrage dans l'institution qui les
émet. Les différents supports de communication
et d'information sont mis de plus en plus
régulièrement à contribution. Les
acteurs politiques leur assignent le rôle suivant :
"révéler les figures de l'identité que
la collectivité souhaite donner au territoire qu'elle
gère, tout en assurant la mise en scène du
pouvoir. Ils sont mis en oeuvre pour réactiver un
territoire dont les frontières se diluent et dont les
références territoriales s'estompent"
[10].
Le rôle des images
véhiculées, des logos et des slogans est de
donner naissance à l'existence d'un nouveau
territoire social et politique qui émerge au
détriment d'un territoire géographique. Il est
de faire apparaître une nouvelle entité
chargée de fédérer les citoyens d'une
même région autour de cette idée de
région. A défaut de les faire s'organiser
autour d'une région physique, il est
nécessaire, pour le bon fonctionnement de la
démocratie locale, de les regrouper en provoquant
leur adhésion autour de thèmes assez forts
pour qu'ils soient porteurs.
La communication et ses techniques
se présentent comme un "moyen de structurer un espace
autour de quelques particularités". Ce sont la
profusion et la multiplication des supports qui "donnent la
possibilité au pouvoir d'être au centre de tout
un dispositif communicationnel". Ses analyses portent plus
spécifiquement sur la communication municipale, qui
connaît un nombre de supports particulièrement
élevés, mais elles sont utilisables en ce qui
concerne la région. En maîtrisant les supports
et les discours, les responsables régionaux ont en
main les clés du pouvoir et de la
décision.
La multiplication des pratiques
communicationnelles et leur extension à l'ensemble
des échelons territoriaux, organisées autour
de la référence identitaire, contribuent
largement à un renforcement des autorités
politiques, dans le sens où chacun, en se consacrant
à son niveau de territorialité,
réaffirme sans cesse son positionnement par rapport
aux autres collectivités territoriales.
Cet aspect des choses permet
d'avancer une explication concernant le passage à un
autre type de communication : il est devenu
nécessaire pour les élus d'établir une
relation de proximité et de permanence, avec le
citoyen. Ce qui implique une bonne gestion des objectifs et
des techniques. En effet, plusieurs objectifs
s'enchevêtrent : il faut faire connaître
l'institution, faire comprendre la nécessité
du changement, permettre à chacun, par une
information de bonne qualité, de se situer, et
d'adhérer aux évolutions des enjeux en toute
connaissance. Information, transparence, concertation,
valorisation sont les mots-clefs d'une stratégie
maîtrisée du changement.
Les hommes politiques, eux, ont
découvert la nécessité, mais aussi les
difficultés de mettre au point des outils
susceptibles de proposer une méthodologie de la
complexité. En effet, il leur faut diriger en
même temps ce qui relève des compétences
propres de l'institution, ce qui relève de sa
reconnaissance, et ce qui concerne le renforcement de
l'identité régionale. Avec de nouvelles
approches, notamment celle qui concerne la communication de
proximité, il est possible d'intégrer
plusieurs impératifs dans une même campagne, en
jouant sur plusieurs tableaux (celui de l'affectif en
particulier).
Pour le conseil régional, la
communication est désormais utilisée comme
"levier du changement" - autre expression à la mode,
cette fois dans le langage politique dans son ensemble,
qu'il soit de gauche ou de droite -, pour accompagner les
trois phases : écoute, concertation, explication de
la décision. Les techniques utilisées
diffèrent selon la cible visée, et
l'institution le ressent non comme une contrainte, mais
comme nécessaire à un bon fonctionnement.
Enfin, concernant la communication
et le territoire, l'observation des campagnes menées
permet d'affirmer que les conseils régionaux ne
travaillent plus sur la seule image identitaire de la
région. Ils ont aussi pour ambition désormais
d'aider leurs partenaires, présents ou non dans la
région. Leur souci, par exemple, est d'aider des
entreprises à organiser leur présence dans des
manifestations, à construire avec elles les concepts,
les outils de communication qui leur sont
nécessaires, à choisir les financements
adéquats, bref à participer à leurs
actions, événementielles ou non, de relations
publiques. Sous couvert d'être passés à
une communication de "proximité", les élus
multiplient les manifestations de leur présence
grâce aux professionnels : les supports sont de plus
en plus nombreux, et par leur intermédiaire, le
conseil régional est de plus en plus visible.
Difficile alors de faire la part entre la réelle
nécessité que le conseil régional
s'affiche, et sa présence à la moindre
occasion.
Evidemment, il ne s'agit pas d'un
retour en arrière, puisque les professionnels font de
la communication "utile", et si la présence des
élus de la majorité de telle ou telle
région n'est pas toujours justifiée, ils
évitent au moins les travers des premières
années de communication, où il était
uniquement question de rappeler leur existence.
Il semble qu'avec le temps, les
citoyens deviennent malgré tout plus exigeants, dans
des domaines qui les touchent directement (éducation,
formation, équipement,...). Les responsables
régionaux, (et ces remarques sont valables
également à l'échelle nationale) sont
tenus de prendre en compte leurs préoccupations, en
adaptant leurs actions en fonction des demandes, et pour
être le plus réceptif possible. La
communication institutionnelle doit rendre lisible la
démarche, les intentions et les raisons qui animent
les actions qui sont conduites : cet aspect est important,
puisqu'il s'agit par ces actions d'associer les habitants de
la région aux transformations de la
collectivité.
Le cas
de la région Centre : changer de nom pour se forger
une identité
Les stratégies et les
actions mises en oeuvre par la région Centre,
à la recherche d'un nouveau nom sont, du point de vue
de la volonté de reconstruction d'un territoire assez
révélatrices. En l'espace de quinze ans
(1982-1997), la région Centre n'a connu que deux
directeurs de la communication. Leur présence
successive correspond à des types de communication
distincts. En effet, la région est passée de
manière presque brutale d'une période de
communication "identitaire" par l'institutionnel à
une période de communication dite de
"proximité".
La région Centre a donc
décidé de changer de nom. Si la
démarche n'est pas aussi simple qu'il y paraît,
c'est sans doute que si ce processus a été
engagé par des départements ou des communes,
c'est la première fois que le cas se présente
pour une région. Cette idée a en effet
été émise dès 1986..."
[11]. Le
déroulement de la procédure est passé
par plusieurs étapes. En 1990, le conseil
régional se réunit pour discuter de
l'appellation de la région. Pour reprendre le propos
du président du conseil régional, "le nom
dévolu à notre région ne s'est jamais
imposé. Au contraire, il a contribué à
renforcer l'image d'une région souffrant d'un manque
d'unité et d'homogénéité"
[12]. Le thème
alors évoqué est l'absence de rappel
historique ou culturel dans le nom de la région, et
son manque d'incidence sur le sentiment d'appartenance. Pour
un public externe, il s'agit de "développer une image
forte et représentative" ; le nom actuel
représente un handicap à cet égard. Or
c'est ce public là, semble-t-il qui motive
principalement les élus. L'idée principale
reste plus orientée sur un développement
"externe", vers la France, les autres régions et
l'étranger, que vers la région
elle-même. Les élus considèrent que
l'appellation "Centre" ne reflète ni la situation
géographique, ni la personnalité historique et
culturelle, ni le caractère de la région. Ils
insistent également sur le fait qu'au-delà de
son identité visuelle l'appellation d'une
région doit véhiculer son "identité
régionale", son homogénéité, et
contribuer à sa notoriété.
Dès cette date est retenue
l'idée de la création d'un comité,
constitué de personnalités de la région
(historiens, géographes, journalistes,
écrivains,...), et d'élus régionaux. Le
recours à des "personnes qualifiées"
s'avère également nécessaire (il s'agit
de faire appel à des agences de communication
spécialisées), ainsi que l'assurance d'un
assentiment général, au moins le plus large
possible, de la population. Au mois de juin 1991, le
comité de réflexion se réunit pour la
première fois. Plusieurs noms sont
proposés.
Plusieurs consultations sont
réalisées auprès de la population de
manière plus ou moins formelle, puisqu'elles
revêtent une forme ludique : un jeu-concours notamment
est organisé par le conseil régional
auprès des lecteurs avec la presse régionale
et départementale, notamment avec la Nouvelle République du Centre-Ouest
et la République du Centre . Il vise à recueillir l'avis de la
population sous la forme d'un sondage d'opinion
articulé autour de trois questions :
- Faut-il changer le nom de la
région Centre ?
- Quel nouveau nom
suggéreriez-vous à la place de l'actuel
"région Centre" ?
- Faut-il modifier les contours
actuels de la région ? Si oui, comment ? Quels
départements y ajouter ou en retirer ?
L'opinion publique s'était
alors exprimée à 85% en faveur du changement
de nom de la région (notons qu'il n'y a eu que 2 000
réponses). La population a été
sollicitée, puisque chaque participant était
invité à proposer un nouveau nom pour la
région, sans aucune restriction ni aucune censure.
Comme cela était probable, l'opération a
donné lieu à des propositions
délirantes, de ce fait difficiles à prendre en
compte. Mais à l'évidence, l'objet du sondage
n'était pas tant d'obtenir des réponses
sérieuses que de mobiliser la population autour de ce
sujet. Le caractère informatif de l'opération
a primé sur son utilité réelle. De
fait, il s'avère que cette opération a
constitué le départ d'un long travail de
persuasion et de mobilisation.
A l'approche des élections
régionales de 1992, l'ensemble des débats sur
ce sujet a été mis entre parenthèses.
Il ne s'agissait pas de "polluer" le débat politique
avec ce type de questionnement, et à l'inverse, il ne
fallait pas que la proposition fut marquée
politiquement.
Au mois de novembre 1993,
l'Assemblée régionale décide de
reprendre le dossier. La phase préliminaire
s'organise autour de trois axes majeurs :
- une concertation régionale
: par des entretiens réguliers, le président
du conseil régional informe de la démarche le
Préfet de région et les présidents des
six conseils généraux des départements
de la région.
- Un concours ouvert aux
professionnels de la communication.
- La reconstitution du
Comité du Nom.
Une fois achevée cette
phase, nécessaire, de mise en place, une
démarche d'ordre institutionnel est adoptée.
Elle confère au Comité du Nom un rôle
essentiel. Elle présente peu d'incidences
financières, sinon un coût administratif de
structure. Un courrier est d'abord adressé à
l'ensemble des élus et des corps constitués de
la région, sollicitant leur soutien. Il s'agit de
recueillir le plus grand nombre d'avis favorables sur le
principe du changement de nom, afin de montrer
l'unanimité de la démarche. Dans un second
temps, le Comité du Nom doit retenir trois noms qu'il
soumettrait à l'assemblée régionale. Le
choix définitif est fait par l'Assemblée
régionale à l'occasion d'un vote.
A l'occasion des derniers
débats, les intervenants sont amenés à
opter, en définitive, pour quatre noms parmi ceux qui
avaient déjà été proposés
: "Coeur de France", "Centre-Val-de-Loire", "Val-de-Loire",
et "Val-de-France". Le débat est animé et
aucune des solutions proposées ne recueille une
adhésion unanime. Des tendances se dessinent, qui ne
recouvrent pas forcément les tendances politiques, et
le choix de chacun semble correspondre plus à une
vision affective et à sa provenance
géographique qu'à une raison politique ou
politicienne.
La consultation "populaire" va
être lancée. Le président rappelle
cependant que "la vox populi
sera écoutée
mais la vox dei
est celle du conseil
régional qui décidera et qui fera la
proposition au ministère de l'intérieur".
L'association de la population est essentielle. Elle est
consultée au mois de septembre 1994 par voie de
presse, en utilisant des supports déjà
existants, un numéro de téléphone
également est mis en place. Les réponses, tous
supports confondus s'élèvent à 12 412.
Après de nombreuses discussions, "Centre-Val de
Loire" est approuvé par une majorité (52 voix
pour, 15 contre, 10 abstentions). Essentiellement parce que
le terme de Centre a été utilisé,
diffusé par la région pendant des
années, et qu'il s'agit de recueillir les fruits d'un
long effort d'acquisition de notoriété. De
plus, l'accolement des deux qualificatifs retient
l'attention. Pourquoi "Val-de-Loire" ? : la Loire est
connue. Il est facile de situer le lieu par son nom
lui-même. Cette appellation garde un avantage
très géographique.
Chacun s'efforce de rappeler que
l'opération n'a été la cause d'aucun
frais supplémentaire (aucune dépense n'a
été imputée sur les crédits de
la communication, le budget primitif n'a pas
été utilisé pour soutenir cette
opération). Il s'avère que depuis 1990, date
qui a constitué le véritable début de
cette campagne, les retombées médiatiques ont
été importantes, le rédactionnel a
contribué pour une large part à la diffusion
de l'idée du changement de nom. Si l'on tient compte
des parutions insérées dans les pages
achetées par le conseil régional dans la
presse quotidienne et hebdomadaire de la région, des
citations sur les radios régionales et nationales, et
de relais de la télévision régionale,
il semble que les médias aient assuré une
retransmission efficace. Le budget de la communication,
donc, n'a pas été grévé, ce qui
correspondait à la volonté de
l'Assemblée régionale.
Les représentations qui sont
données des régions offrent des points de vue
divergents. Si l'Etat y voit un moyen de
déléguer en quelque sorte les
compétences, pour une meilleure approche des
problèmes, cette restructuration est profitable aux
nouveaux responsables qui sont chargés de son
fonctionnement. Les conseils régionaux ont pris leur
essor et ont finalement développé de
véritables politiques de communication. On peut
s'interroger sur l'intérêt de mener de telles
politiques et se demander de manière légitime,
dans la mesure où les représentations que s'en
font les citoyens évoluent peu, si l'intention de
(re-)créer un sentiment d'appartenance,
opération artificielle s'il en est, n'est pas
simplement utopique. Et si finalement les politiques de
communication proposées ont fait avancer les choses
dans ce domaine.
Interrogeons-nous donc sur la
pertinence de ces politiques, et simplement même sur
leur utilité. Que serait-il advenu si elles n'avaient
pas existé ? Les habitants d'une région ne se
sentent-ils pas, de façon tout à fait logique,
plus naturellement proche d'une région qui ne serait
pas celle qui correspond au découpage administratif,
mais simplement à un espace plus large, plus proche
en définitive de celui recouvert par les anciennes
provinces. En effet, on imagine facilement que quelqu'un
puisse affirmer qu'il est basque par exemple et pour
être brève sur ce point, plutôt que de
dire qu'il vit en région Aquitaine. Quid alors des
possibilités de promotion du pouvoir politique et des
relations instituées entre un pouvoir et un
territoire ?
Pourquoi dans ces conditions tenter
de réduire le sentiment d'appartenance à une
région, à une délimitation aussi
restreinte que celle dessinée par l'administration ?
Que cette procédure soit engagée vers des
publics externes est compréhensible, puisqu'il faut
bien que la région puisse être nommée.
L'intérêt pour un public "interne",
régional, en revanche, semble non seulement
limité mais de surcroît, ne pas faire ses
preuves. Alors pourquoi ne pas entamer une réflexion
sur ce sujet plutôt que d'incriminer les politiques de
communication et les communicateurs ? Parmi les
collectivités issues du découpage
administratif, pourquoi ne pas envisager de se concentrer,
ce qui serait sans doute suffisant, sur le
développement d'un sentiment identitaire communal et
départemental, qui est, somme toute, relativement
plus facile à rétablir ?
Pour conclure sur ce point,
rappelons qu'une autre entité territoriale
émerge depuis quelque temps : le "pays". D'un
côté, on dénonce la multiplication des
échelons administratifs, et de l'autre naissent
spontanément ou presque, et de manière
exponentielle, de nouvelles entités qui paraissent
plus naturelles, qui unissent des territoires où des
actions convergentes émergent plus facilement, et qui
fonctionnent presque de manière autonome, en
s'imposant sans heurts.
Ce qui ne devait être qu'une
expérimentation issue de la loi Pasqua sur
l'aménagement et le développement du
territoire (04-02-1995) connaît un succès
grandissant. Cette nouvelle structure, qui ne se substitue
en aucun cas aux autres échelons administratifs,
"s'appuie sur les cohérences historiques et
géographiques d'anciennes provinces ou de bassin
d'emploi pour dégager des actions de
développement économique plus adaptées"
[13]. Ce sont des
structures ouvertes, forum d'échange et lieu de
travail que les réseaux socio-professionnels et le
tissu associatif ont investi. Elles pourraient bien
être porteuses de nouveaux enjeux.
Est-ce parce qu'il n'est pas
réellement question de pouvoir, d'argent, que cela
semble être en mesure de pouvoir fonctionner ? Est-ce
que justement le milieu associatif par exemple ne
s'approprie pas ces territoires parce qu'ils s'y retrouvent
davantage que dans l'image proposée d'une
région ou d'un département par une
élite de la communication avec laquelle ils se
trouvent en désaccord parce qu'ils ne sont pas
consultés ? Peut-on considérer le "pays" comme
un espace de liberté, dans lequel ceux qui cherchent
à se faire entendre de façon plus
institutionnelle, peuvent s'investir [14]?
Ces questions trouveront des
réponses sur un temps plus long. Toujours est-il
qu'à l'heure actuelle (octobre 1997), 250 "pays" ont
été recensés sur l'ensemble du
territoire. Pour la plupart, ces nouvelles entités
ont passé des contrats de développement avec
l'Etat. La signature de ces contrats fait suite à des
études précises qui recensent les atouts et
les difficultés de chaque pays, de façon
à ce que puisse être fixées des
priorités d'action. La multiplication des "pays"
apparait comme une réponse aux débats portant
sur la nécessité de supprimer un
échelon administratif, au choix le département
ou la région. A défaut d'être
simplifié, le découpage territorial
hérite d'un nouveau type de regroupement. Pour
informels qu'ils soient, il semble que leur cohérence
territoriale les présente comme un espace pertinent
pour le développement, et comme un moyen de retrouver
une identité économique et culturelle. Ce que
les autres collectivités territoriales n'auront pas
réussi à obtenir en quinze ans, les "pays" le
réalisent. Faute d'appartenir à un
département ou à une région qui
présente une unité historique, les communes,
en se rassemblant, se construisent une identité
légitimant le nom qu'elles se sont donné.
[1] "Elle a pour
objet de présenter le rôle de l'organisme, d'en
affirmer l'identité et l'image, de rendre compte de
l'ensemble de ses activités et, plus
généralement d'accompagner la politique de
l'institution. Il s'agit donc en ce sens d'une communication
globale qui n'est sérieusement maîtrisée
que si elle assume à la fois les
préoccupations de la communication externe et celles
de la communication interne", La communication publique , Pierre Zémor, coll. "Que sais-je ?"
n° 2940, janvier 1995, p. 57.
[2] Isabelle Pailliart, Les territoires de la communication
, Presses Universitaires de
Grenoble, Grenoble, 1993, p. 40
[3] Claude Sorbets, "Le local au miroir de la
communication : un local en déficit de
repères", in Actes du
colloque La communication dans l'espace régional
et local , sous la direction
d'Albert Mabileau et André-Jean Tudesq, Les cahiers
du CERVL, février 1992, pp. 179-190.
[4] Alain Mons, La
métaphore sociale ,
Paris, PUF, 1992, p. 33.
[5] Lucien Sfez, Critique de la communication , Paris, Seuil, 1988.
[6] Alain De Gantes, "L'intégration de la
communication institutionnelle dans les pratiques
d'information municipale : le cas de Marseille", in Actes du
colloque La communication dans
l'espace régional et local , Février 1992, sous la direction
d'Albert Mabileau et André-Jean Tudesq (CERVL), pp.
167-178.
[7] Pierre Bourdieu, "L'identité et la
représentation, éléments pour une
réflexion critique sur l'idée de
région", Actes de la
Recherche en Sciences Sociales n° 35, novembre 1980, pp. 63-72.
[8] François Rangeon, "L'identité
locale", in L'identité
politique , C.U.R.A.P.P. -
C.R.I.S.P.A., PUF, Paris, 1994, p.327.
[9]Elisabeth Dupoirier (OIP), H.D. Shajer,
"L'identité régionale, problèmes
théoriques, perspectives politiques", in
L'identité politique
, 1994, p. 330.
[10] Isabelle
Pailliart, "Espace et communication, le jeu de la
différence", in Actes du colloque La communication dans l'espace régional
et local , Février
1992, sous la direction d'Albert Mabileau et
André-Jean Tudesq (CERVL), pp. 77-81.
[11] Maurice
Dousset, Président du conseil régional du
Centre, Réunion du Comité du nom du 7 juillet
1994, dans l'hémicycle du conseil régional
à Orléans.
[12] Maurice
Dousset, compte-rendu de la réunion du 26 novembre
1990, "Appellation de la région : constats et
perspectives".
[13] Le Monde, 16
janvier 1997. Dans le Centre par exemple, 8 "pays" sont
déjà nés. Une trentaine est
prévue au total dans cette région.
[14]Il est
difficile pour le moment de répondre à ces
questions. Mais la multiplication des expériences qui
se mettent en place tend à confirmer l'idée
que l'émergence des pays marque la fin d'une certaine
manière, de l'incertitude des territoires.
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