Hélène Cardy
Maitre de Conférences à l'Université
Paul Sabatier - Toulouse III
Pouvoirs locaux, les cahiers de
la décentralisation , n°35, décembre 1997, pp.47-51.
La communication des
collectivités territoriales. Évolutions et
perspectives
Depuis une vingtaine d'années,
les collectivités territoriales ont succombé
dans un même élan aux attraits de la
communication et de ses techniques, de ses outils, de ses
enjeux. La communication spécifique qui s'est
installée présente des particularités :
elle s'est diffusée et banalisée dans un laps
de temps assez court et a touché presque
simultanément l'ensemble de ces collectivités.
On aurait pu imaginer que le développement des
actions de communication suivrait une logique relative
à l'ancienneté respective des
collectivités territoriales : les villes et les
communes d'abord, suivies des département et des
régions. Le recours aux techniques de communication
s'est en réalité propagé de
façon inégale, et contingente de certains
impératifs : si les villes ont connu un attachement
antérieur à ces pratiques, certaines
régions ont commencé à communiquer
avant certaines villes ou certains départements, pour
des raisons diverses [1].
Pour aborder la question de
façon plus large, constatons que la plupart des
collectivités ont attendu la décentralisation
pour commencer à communiquer. Avec quelques
années de recul, des évolutions apparaissent
tant dans les campagnes menées que dans l'attitude
des acteurs principaux (élus, responsables de
communication, agences...) face à leur propre
démarche, comme le relèvent certaines
études réalisées de façon
régulière à l'échelon local
comme à l'échelon national [2]. Nous allons ici brosser à grands
traits les évolutions qu'à connu la
communication des collectivités territoriales
-puisqu'un glissement s'est opéré
progressivement, d'une communication à visée
identitaire à une communication dite "de
proximité"-, et les bouleversements dans le champ
social, politique et économique, que l'engouement
pour ce phénomène a
entraîné.
L'institutionnalisation de la
communication
S'il est difficile d'en déterminer
précisément le point de départ,
admettons tout de même que les collectivités
territoriales sont entrées "en communication"
progressivement au début des années 80.
L'essor de cette pratique s'inscrit dans un mouvement plus
large qui touche des secteurs très divers (industrie,
entreprise...) à la même période. Il
semble que le recours incessant aux Nouvelles Technologies
de l'Information et de la Communication (NTIC) a conduit
aussi à appréhender ces processus d'une
façon plus professionnelle. La communication locale
présente des spécificités, et si chaque
collectivité à ses propres motivations, il
semble que plusieurs facteurs soient à l'origine de
cette mobilisation.
Pour commencer, le mouvement initié par la loi de
décentralisation de 1982 a conduit à
l'inversion des rapports entre les élus locaux et les
responsables des services décentralisés de
l’administration. Dans ces conditions, les
décisions ne se prennent plus de manière
unilatérale, et l’instance politique perd du
pouvoir. Les processus de décision doivent
s’inscrire dans des structures élargies de
dialogue, puisqu'"à une légitimité
fondée sur le secret, se substitue une
légitimité reposant sur la rationalité
politique et la transparence des décisions"
[3]. Par
conséquent, et puisqu'un dialogue plus large
s’établit entre ces pouvoirs, il est
nécessaire d’étendre les
compétences des élus locaux, pour qu’ils
puissent répondre de manière plus
satisfaisante à leurs nouvelles attributions. Le
recours à d’autres savoirs, tels que ceux
relatifs aux techniques de communication, est une solution
possible. D'autant plus que la mise en avant du rôle
de l’information, la publication des décisions
et la volonté de rendre visibles les enjeux
s’insèrent dans une stratégie de rupture
avec le pouvoir notabiliaire, "qui reposait sur la
capacité de négocier en circuit fermé"
[4]. Pour ces
raisons en particulier, l'évidence du lien entre
décentralisation et communication semble pouvoir se
passer d'explications.
Si la nécessité du recours aux techniques de
communication est d'abord due à
l’élargissement du cercle des décideurs,
la volonté affichée de "donner à voir"
et d’informer, même si elle ne permet pas de
répondre à toutes les questions sur la
réalité de l’existence de la
communication, sur ses modes de fonctionnement, son
efficacité et son impact, constitue un
deuxième facteur déclencheur. D'autre part,
les premières collectivités qui se sont
lancées dans des campagnes institutionnelles, dans la
mesure où elles obtenaient un certain succès,
ont servi d'exemple aux autres, qui ont été
incitées à leur emboiter le pas.
La communication : un passage
obligé
La période de la décentralisation sert donc de
cadre à un bouleversement des modes de communication.
L'effervescence autour de ce phénomène s'est
traduit notamment par une multiplication des discours des
acteurs locaux ; la communication serait porteuse d'enjeux
majeurs : sociaux (de nouveaux rapports s'instaurent au sein
du système local), économiques (elle est un
secteur de développement prometteur), et culturels
(grâce à elle la collectivité pourra
affirmer son identité). Ce qui implique qu’il
est dès lors inconcevable pour une
collectivité territoriale de ne pas avoir recours
à ces techniques. Comme il fallait s'y attendre, ces
nouvelles pratiques se sont forgées en réponse
à plusieurs besoins : un besoin pressant des
élus de communiquer à tout prix, le besoin
identitaire revendiqué par ceux-là même
qui disaient répondre à une demande des
citoyens, le développement d'une "publicité"
des élus locaux, une débauche de moyens, une
débauche de supports "grand public" (affiches 4x3,
journaux locaux...). Elles ont évidemment
donné lieu aux débordements et aux errances
inhérents aux balbutiements de tout mouvement.
Dans l'ambiance euphorique des débuts, les
professionnels de la communication au service des
collectivités ont assisté à une
exploitation de ce phénomène par les agences
de communication [5]. Cette
première époque a été celle de
"l'âge d'or" des agences spécialisées.
Sans revenir en détail sur des exemples
particulièrement frappant, il faut dénoncer
a posteriori le travail qu'elles proposaient, et
déplorer la crédulité qui frappait
alors les directeurs de la communication [6]. C'est finalement la crise économique
et les critiques reçues par les responsables
(élus et "dircoms") qui ont mis un frein à ces
errances.
La communication politique est donc devenue l'affaire de
spécialistes qui ont cherché à s'en
assurer le monopole. Pendant que les professionnels de la
communication se voyaient accorder une place croissante, les
professionnels de la politique ont commencé à
subir un peu plus les nouvelles règles du jeu,
d'autant que c'est à la communication politique au
niveau local qu'il appartient alors de contrebalancer le
relâchement des liens entre élus et citoyens.
Dans ces conditions, le professionnel de la communication a
pu apparaître comme le continuateur du
spécialiste en marketing, chargé de
créer le désir d'un produit ou d'un service et
d'en présenter une image conforme à
l'aspiration qu'il aura lui même suscitée.
L'identité territoriale
Dès qu'il se sont emparés de l'institution,
les professionnels se sont fait fort de travailler sur le
thème de l'identité. D'une communication
cloisonnée, destinée à faire parler
presque uniquement du maire, du conseiller
général ou régional, les professionnels
se sont mis à faire de la communication identitaire.
Pour parvenir à créer un sentiment
d'appartenance, ou à faire en sorte que les citoyens
se retrouvent autour de thèmes
fédérateurs, les mêmes arguments ont
été ressassés, servant un message
inadapté parce que non-ciblé, avec un langage
impropre. Opérations qui se soldaient la plupart du
temps par un tissu de banalités, doublé d'un
message lisse et uniforme [7]. Finalement, la publicité, loin de
mettre en valeur des objets distincts, les a rendus
identiques. Le résultat était
prévisible : au lieu de renforcer les
collectivités concernées, ces messages se
détruisent par leur similarité. Les
différences se font sur ce qui est déjà
acquis par chacune, sur ce qui lui est propre. Mais bien
souvent, les discours portent sur des éléments
"qui ne sont pas particuliers à (une ville ou une
région), (...) mais qui appartiennent à une
culture d'expansion, de compétitivité"
[8]. Par
conséquent, le message et le support se confondent :
c'est la puissance des technologies de la communication qui
est supposée doter tout message d'une force de
persuasion sans égale. Seulement, le
télescopage des messages crée un
phénomène de brouillage [9]. "La communication suppose
différenciation et hiérarchisation des
informations, mais tous les messages tendent à se
valoir et à se détruire mutuellement". Les
discours sont brouillés car ils sont
généralisants, ils ne sont pas au coeur du
discours territorial. C'est pourquoi il appartient aux
responsables de s'attacher à ce qui contribue
à creuser l'écart. Plutôt que de
chercher à "paraître", chacune des
régions doit être en mesure, en partant de ce
qui lui est spécifique, de construire des politiques
plus marquantes, pour tenir compte de la concurrence des
régions voisines.
Un décalage entre les
attentes et les pratiques
Cette première période (approximativement une
dizaine d'années, 1982-1992) a montré que les
collectivités ont souvent fait preuve d'un manque
d'objectivité vis-à-vis d'elles-mêmes,
et choisi des objectifs trop divers et trop flous. Il a sans
doute fallu un peu de temps pour que le dialogue se noue
entre les professionnels, issus eux-mêmes de milieux
divers, et les élus qui ont longtemps
hésité entre leur propre promotion et celle de
leur collectivité. Les premières actions ont
été menées sans avoir fait l'objet
d'une véritable réflexion. Autrement dit, les
cibles potentielles n'étaient pas
différenciées : administration locale,
population, investisseurs français et
étrangers, toutes ces catégories se trouvaient
confondues. Faute d'avoir opéré cette
distinction, certaines ont été
écartées, oubliées, mal pensées.
Les élus et les professionnels doivent par
conséquent s'accorder sur les objectifs à
viser et sur les stratégies à définir,
et faire en sorte que les uns et les autres se
répondent [10].
Autre impératif : celui de la neutralité
politique, qui semble avoir cruellement fait défaut
au début. Même si la volonté de rester
neutre est affichée, cette exigence semble difficile
à satisfaire. Les débordements sont dus pour
la plupart à la volonté des hommes politiques
locaux d'utiliser les outils qui étaient à
leur disposition pour se mettre en valeur, plutôt que
d'oeuvrer pour le bien de leur collectivité. De plus
en plus fréquemment, le déroulement des
campagnes institutionnelles, consistant à renforcer
le rythme des apparitions de l'élu à mesure
que l'échéance se rapproche, est calqué
sur le calendrier électoral. Or, pour être
efficace, la communication doit être
régulière, et se détacher autant que
faire se peut des contingences du calendrier politique. Ceci
peut paraître utopique, notamment dans les communes,
où les structures sont moins importantes et la
plupart du temps intégrées directement au
conseil municipal. C'est pourquoi une politique sur quelques
années reposant sur une démarche moins
spectaculaire mais plus solide, intégrant les acquis
de la période précédente à une
réflexion plus prospective, est souhaitable
[11].
Dans cet ordre d'idée, signalons que la loi du 15
janvier 1990 portant sur la réglementation de la
communication en période électorale, apporte
quelques bémols et restreint les débordements.
Mais d'une certaine manière, elle donne plus de
liberté aux responsables chargés de
communication, qui sont devenus plus autonomes, et les
protège contre d'éventuelles pressions ; cette
loi devient leur abri [12]. Elle se
fait également l'écho de l'évolution
des pratiques sociales, puisqu'elle met un terme à
l'ère du "tout-publicité". Elle définit
une notion juridique nouvelle, celle de la "campagne de
promotion publicitaire". Le 24 juin 1991, le ministre de
l'Intérieur définit ces termes de la
façon suivante : "il faut entendre par "campagne de
promotion publicitaire" toute action de communication qui
utiliserait un support commercial ou une combinaison de
supports commerciaux. Toutefois, l'objectif du
législateur est d'éviter que des actions de
communication financées sur fonds publics favorisent
un candidat. Dans ces conditions, ce n'est pas la nature du
support ou le caractère habituel de l'action de
communication mais le contenu du message qui permet
d'apprécier si la campagne de promotion correspond
à un cas d'interdiction" [13].Les effets
de cette loi ont des incidences sur la façon de
communiquer, en particulier sur le "calcul" à
effectuer pour définir une stratégie et
programmer les actions destinées à la mettre
en oeuvre. Mais du point de vue des contenus, des actions et
des supports, les possibilités restent larges
[14].
Un bilan de dix années de décentralisation
montre que le travail sur l'identité de la
collectivité et de l'institution même n'a pas
porté ses fruits de façon convaincante, et
semble rester une préoccupation des seuls
responsables politiques. De nombreux sondages
(réalisés par l'OIP en particulier
[15]), montrent
le désintérêt profond des populations
pour ce type de questions. Reste à se demander si les
responsables en ont conscience, ou s'il considèrent
depuis le début ces pratiques comme étant
simplement susceptibles de les servir sur un plan plus
personnel, politique. Auquel cas les résultats ne
sont pas significatifs.
Une communication de
proximité
Ce n'est que lorsque l'on a commencé à
s'interroger sur les effets, la portée
véritable de ce type de communication et les
changements effectifs qui en découlent que
brusquement la politique de communication a changé.
La communication ne peut plus se contenter de
séduire, elle doit nécessairement construire
et trouver des stratégies qui permettent de
restructurer la société en "faisant passer" la
dimension locale. Elle a la capacité et les moyens de
participer aux changements sociaux. Encore faut-il qu'elle
parvienne à acquérir une autonomie suffisante
par rapport au pouvoir politique.
Progressivement, le thème de l'identité
n'apparaît plus comme majeur, mais reste
présent en filigrane dans l'ensemble des autres
actions menées. Si de l'avis général il
est encore trop tôt pour abandonner le travail sur
l'institution, les préoccupations se sont
déplacées et les modes de communication ont
changé en même temps que les priorités
des conseils régionaux : les élus ne
s'affichent plus, ou s'affichent moins, mais tâchent
de contribuer à une meilleure connaissance de
l'institution qu'ils représentent ; les actions sont
orientées en fonction de publics et de thèmes
distincts (services, réalisations...),
organisées autour de stratégies, en termes
d'objectifs. La diversité des pratiques reste
importante [16], et les
crédits dont dispose les services de communication
influencent aussi bien son organisation que ses actions.
Mais du point de vue de l'efficacité, un budget
restreint n'est pas forcément un obstacle majeur.
Nous sommes entrés dans une communication de
proximité, une "communication de la relation"
[17],
thème aujourd'hui considéré comme une
caractéristique du champ politique local. La
communication, pour produire du sens, doit répondre
à une exigence devenue fondamentale du citoyen : le
droit de savoir. De plus en plus sollicité pour
exprimer son point de vue sur diverses questions, le citoyen
averti devient attentif et réclame la
lisibilité des institutions, ce qui est finalement
légitime. Le risque est d'aller encore une fois vers
une uniformisation des discours et des pratiques, mais ce
n'est pas la direction qui semble se profiler. Le politique
a démissionné dans la tâche qui lui
était dévolue de donner du sens à la
complexité. C'est ainsi que la communication a
récupéré du pouvoir. La communication
institutionnelle doit élucider la complexité,
c'est sa spécificité. Elle doit produire de la
relation, c'est son rôle. La prise de conscience des
responsables et le développement des médias de
proximité (télévisions locales,
journaux, multimédia...) contribuent largement
à l'avancée de ces phénomènes.
Il faudra attendre un peu pour vérifier si les effets
en sont significatifs.
Pour conclure, rappelons qu'une autre entité
territoriale émerge depuis quelque temps : le "pays".
Cette nouvelle structure, issue de la loi Pasqua sur
l'aménagement et le développement du
territoire (04-02-1995), ne se substitue en aucun cas aux
autres échelons administratifs ; elle "s'appuie sur
les cohérences historiques et géographiques
d'anciennes provinces ou de bassin d'emploi pour
dégager des actions de développement
économique plus adaptées" [18]. Ce sont des
structures ouvertes, forum d'échange et lieu de
travail que les réseaux socio-professionnels et le
tissu associatif ont investi. Elles pourraient bien
être porteuses de nouveaux enjeux. Pour informels
qu'elles soient, elles recouvrent des espaces susceptibles
de retrouver sans difficulté une identité
économique et culturelle. Ce que les autres
collectivités territoriales n'auront pas
réussi à obtenir en quinze ans, les "pays"
sont en mesure de le réaliser. Admettons alors que
c'est leur cohérence territoriale qui les
présente comme un espace pertinent pour le
développement, et que c'est justement ce qui faut
parfois défaut à certaines des autres
collectivités territoriales.
[1] Cf Jean Marc
Benoit, Philippe Benoit, La
décentralisation à l'affiche , Edition Nathan, Paris-Agora-Ipsos, 1989.
[2]L'Observatoire
Interrégional du Politique procède à
des investigations thématiques sur les régions
; des organismes ou des associations s'intéressant
à la communication politique ou à la
communication publique réalisent également ce
genre d'opérations (Cf. les enquêtes
réalisées par l'Association "Communication
publique", présidée par Pierre Zémor,
et l'enquête menée par le Centre d'Etudes
Comparées en Communication Politique et Publique
(CECCOPOP), L'inflation des
communicateurs politiques et publics : symphonie ou
cacophonie ? , 8 juin
1995).
[3] Isabelle
Pailliart, Les territoires de
la communication , Presses
Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1993.
[4] Isabelle
Pailliart, Les territoires de
la communication ,
op. cit.
[5] Les budgets de
communication ont dans un premier temps
considérablement augmenté, pour se stabiliser
finalement, lorsque les responsables se sont vus reprocher
l'investissement de sommes considérables, pour des
opérations lourdes, mais pas toujours bien
ciblées.
[6] La directrice
de la communication de la région Centre par exemple,
rapporte qu'elle s'est vu proposer des brochures luxueuses
sur des thèmes porteurs comme l'environnement, alors
que ces mêmes agences proposaient les mêmes
plaquettes à d'autres collectivités
territoriales, en modifiant le contenu et les termes
employés.
[7] Au
début, les collectivités territoriales dans
leur ensemble ont bâti leurs campagnes autours de
thèmes tels que : carrefour de l'Europe, maillage
urbain, amélioration de la qualité de vie,
technopôle... Bref, on est passé de caricatures
(qui commencent aux discours sur les compétences) en
caricatures (finalement, chaque collectivité est au
centre de quelque chose !).
[8] Alain Mons,
La métaphore sociale
, PUF, Paris, 1992.
[9] Lucien Sfez,
Critique de la communication
, Seuil, Paris, 1988.
[10] Les
stratégies des collectivités territoriales ont
été multiples dès le départ,
malgré une certaine unicité sous-jacente.
Certaines ont mené le jeu, se mobilisant avant les
lois de décentralisation pour entraîner un
véritable travail de réforme en profondeur de
leur identité et de leur image. D'autres ont
profité de ce travail pour contribuer à faire
connaître les contours de leur territoire. D'autres,
soumises aux fluctuations de changements politiques
importants, ne se stabilisent que difficilement. D'autres
encore s'efforcent de reconstruire une identité en
travaillant sur la relation avec l'histoire, si faible
soit-elle quelquefois, et avec la modernité. D'autres
enfin n'ont ressenti que beaucoup plus tardivement, parfois
presque dix ans après, la nécessité de
communiquer.
[11] C'est du
moins ce qui ressort des observations que nous avons
menées dans le Centre et en Picardie.
Cf : Hélène Cardy, Construire l'identité régionale,
la communication en question ,
Editions L'Harmattan, Collection Communication, Paris,
1997.
[12] La loi
intervient dans ce sens. Ainsi, "à compter du premier
jour du sixième mois précédent le mois
au cours duquel il doit être procédé
à des élections générales -
c'est-à-dire les élections
législatives, municipales, et celles du conseil
régional -, aucune campagne de promotion publicitaire
des réalisations ou de la gestion d'une
collectivité ne peut être organisée sur
le territoire des collectivités
intéressées par le scrutin". La loi vise
plusieurs buts : donner un coup d'arrêt à la
dérive publicitaire qui frappe la communication des
collectivités territoriales ; établir une
frontière entre communication institutionnelle et
propagande politique ; distinguer entre le registre de
l'information et celui de la promotion et encourager la
régularité du premier plutôt que du
second ; interdire le financement de la campagne politique
d'un candidat sur les fonds publics d'une
collectivité.
[13]
Communication publique
, n°10 oct-nov. 1991
[14] Une
collectivité peut mettre en oeuvre une campagne
d'information sur le fonctionnement des services publics ou
encore une campagne de promotion publicitaire concernant son
image. Elle peut également communiquer sur
l'environnement, le patrimoine, la culture, le sport.
[15]
Hélène Cardy, Construire l'identité régionale,
la communication en question ,
Editions L'Harmattan, Collection Communication, Paris, 1997,
pp. 256-259.
[16] Certains par
exemple profitent des débats sur l'aménagement
du territoire pour "faire participer" les citoyens, par
l'intermédiaire de sondages et d'une consultation,
aux décisions pour l'avenir de la
collectivité.
[17] Pour
reprendre les termes de Pierre Zémor, Le sens de la relation, organisation de la
communication de services publics , La Documentation française, Paris,
1992.
[18] Le Monde, 16
janvier 1997.
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